Nous ne devrions pas fermer les yeux sur la façon dont nous les hommes sommes formés à nous percevoir et à voir les femmes. Dans une société où la masculinité est habituellement comprise comme la capacité de dominer (pensez à la façon dont l’expression « sois un homme » est habituellement un défi lancé à quelqu’un pour qu’il exerce du contrôle), et où notre sexualité est définie comme le plaisir que les hommes obtiennent des femmes, nous pourrions vouloir faire plus que dénoncer le comportement des hommes les plus violents, pour nous demander plutôt comment tous les garçons et les hommes sont socialisés dans cette masculinité et cette sexualité.
Un bref extrait de l’article de Robert Jensen qu’on trouvera sur le site de Tradfem (ici), qui l’a traduit. Tout homme est complice des violences masculines : il en donne sept postures :
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Les hommes qui ne violent pas mais seraient prêts à violer s’ils étaient certains de ne pas être punis.
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Les hommes qui ne violent pas mais n’interviendront pas lorsqu’un autre homme viole.
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Les hommes qui ne violent pas mais achètent du sexe à des femmes et croient que le paiement leur donne le droit de faire ce qu’ils veulent.
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Les hommes qui ne violent pas mais qui sont sexuellement stimulés par de la pornographie mettant en scène des femmes dans des situations qui illustrent des actes assimilés au viol.
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Les hommes qui ne violent pas mais qui trouvent l’idée du viol sexuellement excitante.
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Les hommes qui ne violent pas mais dont l’excitation sexuelle dépend d’un sentiment de dominance et d’avoir du pouvoir sur une femme.
Je vous invite donc à lire cet article. Vous verrez que l’auteur a cru bon de donner deux « avertissements » de manière à ne pas heurter les hommes qui ne veulent pas se retrouver trop vite « dans le même panier » que les plus méchants qu’eux. C’est un passage obligé pour les faire réfléchir sans les brusquer. La blogueuse Crêpe Georgette avait relevé cette exigence masculine de ne pas mêler les méchants avec les gentils, pour ne pas mettre en cause le Genre Homme, pour pouvoir maintenir le déni (j’en avais parlé ici).
Il faut taper sur le clou, taper à nouveau sur le clou !