deux petits bouts d’humour qui piquent où il faut

Virginie Despentes a déclaré :

Tout ce qui porte sur le genre m’intéresse. Les manifs antigays m’ont crispée. Si tu ne déconstruis pas le genre, il ne peut pas y avoir de révolution. Tu peux toucher au genre et te planter, mais si tu n’y touches pas, il ne se passera rien, parce que les rapports de production ne changeront pas.

Concrètement, on touche comment au genre ?

Premièrement, l’hétérosexualité n’est pas obligatoire. Deuxièmement, il faut s’interroger sur la virilité, sur le guerrier, sur l’ouvrier le poing levé. Les mecs, interrogez-vous sur la violence, sur le viol, sur les représentations où vous apparaissez cagoulés, et qui vous font bander. Cassez les codes de la virilité  ! Mettez des mini-jupes, des talons, du rouge à lèvres. Sortez du carcan de façon même ludique. Va à la prochaine manif antifa en mini-jupe, tu verras, tu n’en seras pas moins efficace  !

paru dans CQFD n°128 (janvier 2015), rubrique Culture, par Nicolas Norrito

Et l’auteur du blog ‘bananes écrasées’ a  écrit :

Je suis féministe, et, aujourd’hui, j’ai décidé de parler. Nous (féministes) le nions, mais bien sûr que nous cherchons à instaurer un matriarcat (qui pourrait sérieusement désirer l’égalité ?).

Alors, je brise le silence. Les thèses masculinistes sont tout à fait fondées, en vérité. Nous, les femmes, nous amusons à faire n’importe quoi avec la contraception pour piéger un homme innocent et le voler en pension alimentaire pour les 25 années suivantes. En fait, nous avons même à disposition des centres ouverts 24h/24 (pour qu’on puisse y aller la nuit quand vous dormez), où des femmes médecins nous enlèvent notre stérilet discrètement, ou encore nous fournissent des fausses pilules qui sont en réalité du sucre. Comme ça, on peut prétendre prendre la pilule pour vous faire un enfant dans le dos et puis vous pomper du fric.

La suite sur https://bananesecrasees.wordpress.com/2015/02/08/en-terre-matriarcale/

Deux remarques : Il y a un avertissement « Alerte : Ironie, Sarcasme’ qui débute ce texte ; et l’auteur, en réponse à un commentaire qui dit : ‘Je le savais bien !’, lui répond : ‘Bah oui, t’as bien écouté Éric Zemmour, visionnaire du 21è siècle !’

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Casser les codes, dit Despentes. C’est juste. Pas besoin d’être en costume d’homme pour être un manifestant efficace. Mais ce n’est pas si simple, j’en ai l’impression. Les codes ne se brisent pas comme cela. Ils évoluent et se remplacent, mais pèsent toujours. On peut être sans cravate (symbole du sexe non montré) et pourtant être dans tous les codes macho. Pour briser les codes, il faut un mouvement fort d’une minorité agissante. Ainsi les LGBT ont imposé leur place, leur légitimité. Et il faut des arguments de déconstruction. C’est le job.

Imposer le matriarcat, dit ‘bananes écrasées ‘ (ce nom est tout un programme…). La question ironique peut être posée autrement : quand on enlève le patriarcat, qu’est-ce qui reste ? une société d’êtres humains, répond John Stoltenberg (Refuser d’être un homme, Paris, Syllepse 2013) ; une société qui a aboli les genres, diront d’autres. Oui, mais encore ? Des expériences vécues différentes entre les sexes, la différence de la gestation. Avec des variantes, minoritaires mais signifiantes, dans chaque groupe, par exemple pour les pratiques sexuelles. Mais qui ne se transforment pas en genres, en rôles, en pouvoirs, en hiérarchie…

Le récent roman de John Stoltenberg essaie de mettre en scène cette société du futur. Mais ce livre en anglais , GONERZ, n’est pas traduit.

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